Le projet SURGE en bref

Sur un territoire intégrant des composantes rurales et des composantes urbaines, le projet SURGE (Solidarité Urbain-Rural en Gestion de l'Eau) vise d’une part à comprendre les chemins possibles d’une gestion concertée de la ressource en eau et d’autre part à appuyer la mise en place de démarches concertées via la mobilisation d’interdépendances pour renforcer la proximité organisée entre les acteurs du territoire. Pour cela le projet met en œuvre sur trois études de cas contrastés, une analyse des interdépendances physiques et sociales liées à la gestion de la ressource en eau. Il cherche à identifier les interactions entre ces interdépendances via des entités communes. Nous mobilisons en particulier le concept de solidarité. En outre, nous avons recours à une modélisation d’accompagnement qui consiste dans l’alternance de collecte d’information et de développement de modèles spécifiques aux études de cas puis d’un modèle générique alimenté par les premiers. Dans un premier temps la modélisation doit servir d’objet médiateur entre les disciplines dans l’identification d’éléments décrivant un terrain et leur écriture. Dans un second temps le langage ainsi développé est ouvert vers les acteurs des terrains dans une démarche d’appui à la mise en place de processus de gestion concertée ou collective de la ressource en eau. La discussion des modèles est utilisée pour explorer collectivement la potentialité de nouvelles institutions solidaires qui prennent en charge une interdépendance et une proximité organisée entre êtres humains liée à l’eau et dépasse l’opposition entre monde rural et monde urbain.

Perspective

Le projet SURGE s’appuie sur l’hypothèse que l’identification et la prise de consciences par les acteurs des réseaux d’interdépendances complexes sont des facteurs favorables à la mise en place d’une gestion concertée : il s’agit de s’appuyer sur la complexité existante plutôt que de chercher à la réduire pour gérer un système.

Etudes de cas

Le choix de terrains prenant en compte des composantes urbaine et rurale vise à se situer sur des territoires sur lesquels une telle complexité existe et est porteuse de complémentarités potentielles. Nous allons travailler sur trois sites portant chacun des questions spécifiques relativement à la gestion de l’eau : ruissellement érosif dans le Pays de Caux, partage d’infrastructures de gestion de l’eau dans le Bas Rhin ou utilisation (inter)territoire de la ressource en eau d’une commune rurale dans le bassin de Thau.

Approche

Après une phase de définition d’un langage commun, nous élaborerons un modèle conceptuel générique initial permettant d’écrire dans un même cadre nos hypothèses initiales et servir de point de départ au travail de modélisation sur chaque terrain. Ce travail de modélisation se poursuivra en parallèle et en accompagnement des études de cas. Il alternera modélisation spécifique à chaque étude de cas et élaboration d’un modèle générique devant faciliter une démarche comparative En fin de deuxième année, sera mise en place une tâche de coordination de l’intervention dans les processus de décision collective. Enfin une dernière tâche sera consacrée à la comparaison des études de cas et à l’évaluation de la méthode mise en œuvre.




Le projet SURGE fait partie du programme « Eaux & Territoires ». Ce programme résulte d’une réflexion entamée en 2005, marquée par le colloque « Eau et Territoires ; quels enjeux pour la recherche ? » organisé à Lyon en janvier 2006. Il associe le MEDAD au Cemagref et au CNRS, via le département EDD. Le programme cherche à mettre en relation les connaissances relatives au fonctionnement des hydrosystèmes et celles qui portent sur les territoires, et à éclairer les politiques actuelles ou à venir portées par les acteurs publics responsables de la gestion des territoires et de la gestion de l’eau. Le but est donc de parvenir à décloisonner et à dépasser les politiques sectorielles et à proposer des approches et des modes de gestion transversaux. Pour ce faire, le programme met l’accent sur la construction nécessairement conjointe de la proposition de recherche, entre scientifiques et acteurs politiques, économiques ou associatifs, à l’appui d’une de leurs demandes.